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LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX ENTRE LES MAINS DES PARLEMENTAIRES EUROPÉENS !

Dès 2022, les vétérinaires pourraient ne plus pouvoir soigner bon nombre de maladies animales. Alors que la stratégie « de la ferme à la table » (« Farm to fork ») de l’Union Européenne place le bien-être animal comme une priorité, certains ne l’entendent pas de cette oreille !

Le règlement (UE) 2019/6 relatif aux médicaments vétérinaires voté en 2019 et d’application en janvier 2022, comporte des actes délégués[1], dont un qui établit les critères permettant de réserver des antibiotiques à l’usage exclusif de la médecine humaine. Cela se traduit concrètement par une liste d’antibiotiques classés en quatre catégories, liste établie par l'Agence Européenne des Médicaments (EMA) qui tient compte des avis de l’ensemble des autorités compétentes[2] et de la situation européenne en termes de santé et d’antibiorésistance. Une performance de taille respectant le délicat équilibre entre le bien-être et la santé des animaux et la préservation d’une bonne réponse thérapeutique aux antibiotiques en médecine humaine !


Mais c’était sans compter sur une objection à cet acte délégué, formulée sans fondement scientifique par une commission du parlement européen, et qui pourrait aboutir à l’interdiction d’antibiotiques majeurs en médecine vétérinaire. Conséquence certaine : l’arsenal thérapeutique dont disposent les vétérinaires pour soigner les infections des animaux serait restreint à seulement cinq classes fort anciennes d’antibiotiques ! En d’autres termes, ce sont près d’un tiers des antibiotiques autorisés en France pour les animaux qui disparaitraient, ramenant alors la médecine vétérinaire au siècle dernier, avec des médicaments inefficaces pour certaines maladies, voire même toxiques pour l’environnement.


En pratique, qu’est-ce que cela veut dire ? Pour mieux réaliser les conséquences d’une telle suppression, regardons ce qu’il en résulterait au quotidien pour les animaux.

Chez le chien, pour commencer, de nombreuses infections dues à des bactéries résistantes aux antibiotiques « classiques Â» et qui présentent un risque particulier pour la santé publique ne trouveraient plus de solutions thérapeutiques. Ainsi un certain nombre de zoonoses (maladies transmissibles à l’Homme) telles que la leptospirose, des infections à staphylocoques dorés (Staphyloccoccus aureus) ou des salmonelloses (Salmonella spp) deviendraient quasiment impossibles à traiter.

Un chien atteint d’une pyodermite profonde, une grave infection cutanée fréquente et très douloureuse, verrait ses chances de guérison fortement compromises.  Il est facile alors d’imaginer la détresse dans laquelle se trouveraient ses propriétaires qui assisteraient à la dégradation et à la souffrance de leur animal de compagnie. Et la seule issue que pourraient proposer les vétérinaires, démunis, serait alors l’euthanasie.


Chez le chat, ensuite, ce sont des infections de l’appareil urinaire ou du système respiratoire, parmi les plus fréquentes causes de consultations, qui se trouveraient dépourvues de traitements.

Là aussi, des souffrances que seule l’euthanasie pourra abréger, sont assurément prévisibles.


Chez le cheval, pour ne prendre qu’un exemple, près de 17% des poulains souffrent au cours des six premiers mois de leur vie d’une maladie bactérienne, la rhodococcose, dont l’expression est essentiellement respiratoire et dont le traitement repose sur l’administration d’une association d’antibiotiques… qui seraient désormais inaccessibles. En l’absence de traitement adéquat, 80% des poulains malades pourraient alors mourir de cette maladie !


Enfin, chez les bovins, de nombreuses vaches sont souvent atteintes au cours de leur vie d’infections de la mamelle ou encore d’infections respiratoires à mycoplasmes, maladies qui touchent également les jeunes veaux. Sans les antibiotiques de la liste complète de l’EMA, ces animaux ne pourraient plus être traités efficacement, ce qui entraînerait leur mort certaine ou leur abattage pour des raisons économiques.


En résumé, de nombreuses infections animales d’origine bactérienne se trouveraient sans traitement, ce qui aurait inévitablement un impact significatif, et parfois dramatique, sur le bien-être de tous les animaux de l’Union Européenne sans pour autant apporter une solution au problème de l’antibioresistance.

La profession vétérinaire a depuis 10 ans montré son implication dans la lutte contre l’antibiorésistance en réduisant drastiquement (près de 50%) le recours aux antibiotiques, alors que, dans le même temps, les niveaux de consommation observés en santé humaine en France demeuraient 30% au-dessus de la moyenne européenne. Il ne fait donc aucun doute que les vétérinaires font partie de la solution dans la lutte contre l’antibiorésistance. En aucun cas, les vétérinaires ne doivent se trouver dans l’impossibilité de soigner les animaux qui leur sont confiés, à cause de la suppression d’une partie de leur arsenal thérapeutique.


Il ne faut pas que l’objection à l’acte délégué soit votée mi-septembre lors de la session plénière du Parlement Européen. Bien au contraire, il est dans l’intérêt de tous que l’acte délégué proposé par la Commission Européenne soit soutenu afin de préserver les moyens de soigner et de guérir à la fois les citoyens et les animaux de l’Union Européenne !

​

[1] Un « acte délégué » en droit européen correspond à la partie règlementaire du droit, complément de la partie législative. En droit français, cela pourrait correspondre aux décrets et arrêtés.

[2] Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC) et Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA)

LES SIGNATAIRES

Organisations et associations signataires

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  • Auteur : DV Laurent Perrin, Président du SNVEL (Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral)

  • DV Jacques Guerin, Président du CNOV (Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires)

  • DV Christophe Brard, Président de la SNGTV (Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires)

  • DV Charles-François Louf, Président de l’AVEF (Association Vétérinaire Equine Française)

  • DV Jean-François Rousselot, Président de l’AFVAC (Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie)

  • DV Jean-Yves Gauchot, Président de la FSVF (Fédération des Syndicats Vétérinaires de France)

et en tant que membres de la FSVF :​

  • DV Emmanuel Beneteau, Président du SNVSE (Syndicat National des Vétérinaires Salariés d'Entreprises)

  • DV Julien Flori, Président du SNVECO (Syndicat National des Vétérinaires Conseils)

  • DV Jean-Pierre Jegou, Président de SpeVet (Syndicat des Vétérinaires Spécialistes)

  • DV Olivier Lapotre, Président du SNISPV (Syndicat National des Inspecteurs en Santé Publique Vétérinaire)

  • Pr Vanessa Louzier, Présidente du FSEEVF (Fédération des Syndicats des Enseignants des Ecoles Vétérinaires Françaises)

 

Co-signataires

  • DV Christophe Hugnet, Président de AURA (Association pour l'utilisation responsable des antibiotiques)​

  • Jean-Louis Hunault, Président du SIMV (Syndicat de l'Industrie du Médicament et du Diagnostic Vétérinaires)

  • DV Jean-Pierre Kieffer, Président de l'OABA (Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs)

  • DV Richard Corde, Président de la LFPC (Ligue Française pour la Protection du Cheval)

  • Yohann Sévère, Président de la Fédération Gamelles Pleines

  • Pr Jean-François Courreau, Président du Réseau des Centres de soins faune sauvage

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Personnes signataires

  • Loïc Dombreval, Vétérinaire et député des Alpes-Maritimes, 2ème circonscription

  • Jean Baptiste Moreau, Député de la Creuse et Agriculteur
     

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Co-signez la tribune !

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QUI SOMMES-NOUS

Les organisations vétérinaires représentent les professionnels en charge de la santé et du bien-être animal. A ce titre, elles se sont mobilisées en tant que lanceurs d'alerte sur le prochain vote au Parlement européen la semaine du 13 septembre 2021. D'autres organisations ou associations, toutes soucieuses de la santé et du bien-être animal, ont également choisis de co-signer cette tribune.

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Dès 2022, en effet, les vétérinaires pourraient ne plus pouvoir soigner bon nombre de maladies animales. Alors que la stratégie « de la ferme à la table Â» (« Farm to fork Â») de l’Union Européenne place le bien-être animal comme une priorité, certains ne l’entendent pas de cette oreille !

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